Maroc : l’émergence d’un hub technologique attractif pour les investisseurs
Le Maroc ambitionne de devenir un hub technologique en Afrique. Startups, 5G, investissements : une dynamique porteuse pour les investisseurs.
ÉCONOMIE & INNOVATION
Rédaction Atlas Original
5/7/20256 min read
L’écosystème tech marocain connaît une accélération remarquable, positionnant le pays comme un futur hub technologique en Afrique du Nord. En 2024, les startups marocaines ont levé 82 millions de dollars, plaçant le Royaume au 6ème rang en Afrique en termes de financement. Certes, ce montant reste en deçà des géants du continent (Nigeria, Kenya, Égypte, Afrique du Sud), mais il témoigne d’une progression fulgurante par rapport aux années précédentes (33 M$ en 2021, 93 M$ en 2023). Signe encourageant, le nombre d’accords d’investissement a bondi de 40% en un an, preuve de l’intérêt croissant des investisseurs pour la tech marocaine. Malgré un contexte mondial de prudence, le Maroc tire son épingle du jeu grâce à une dynamique entrepreneuriale soutenue et des politiques proactives.
Un écosystème numérique en pleine ébullition


Les politiques publiques affiche une ambition numérique affirmée. La stratégie « Maroc Digital 2030 » – nom officiel de la stratégie – vise à créer 3 000 startups et 240 000 emplois dans le secteur. Pour y parvenir, l’État investit directement dans l’écosystème : 240 millions de dirhams (24,5 M$) ont récemment été mobilisés afin de soutenir les startups locales et stimuler la demande en solutions innovantes. Concrètement, les marchés publics encouragent désormais l’achat de services auprès de jeunes entreprises tech, tout en facilitant leur expansion à l’international via l’outsourcing. En parallèle, les infrastructures se modernisent : le lancement de la 5G est prévu d’ici fin 2025, et un nouveau pôle technologique Casablanca Tech Valley va voir le jour à Sidi Othmane (Casablanca). Ce dernier, porté par un partenariat public-privé, ambitionne de créer 20 000 emplois hautement qualifiés et de renforcer le statut de Casablanca comme hub technologique régional. L’initiative s’inscrit dans une démarche d’aménagement urbain innovant et inclusif, afin de répartir équitablement la croissance économique sur le territoire tout en respectant les normes environnementales modernes.
Des initiatives publiques qui boostent l’innovation


La montée en puissance du Maroc se reflète dans l’organisation d’événements technologiques d’envergure. Marrakech a accueilli en avril 2025 la 3e édition du GITEX Africa, rendez-vous majeur du digital. Pas moins de 800 startups de 56 pays y ont participé, dont 260 marocaines, profitant de cette vitrine pour présenter leurs solutions innovantes dans l’IA, le big data ou la fintech. Pour l’occasion, le gouvernement a lancé le programme « Morocco 200 », finançant la participation de 200 jeunes pousses locales afin de faciliter leur connexion aux écosystèmes internationaux. Ces efforts portent leurs fruits : le salon a attiré 350 investisseurs (dont 25% découvraient le Maroc pour la première fois), témoignant de l’intérêt grandissant pour la scène tech marocaine. Des initiatives inédites, comme le “Studio de la Diaspora Africaine” au GITEX, ont même vu le jour pour mettre en relation talents de la diaspora et startups locales. Cette effervescence événementielle conforte le Maroc dans son rôle de plateforme africaine de l’innovation.
Événements tech et vitrine internationale


Porté par cet environnement favorable, un vivier de startups marocaines se démarque dans divers secteurs clés. À Casablanca, capitale économique, un écosystème dynamique s’est formé autour des fintech et du e-commerce. Grâce à Casablanca Finance City et aux tech hubs existants, de jeunes pousses comme Chari et WafR ont pu émerger et démontrer que le Maroc peut faire naître des champions technologiques régionaux. Chari, par exemple, est une plateforme B2B qui digitalise les petits commerces traditionnels (épiceries). Fondée en 2020 et passée par Y Combinator, elle a déjà intégré plus de 20 000 boutiques dans son application, s’étend en Tunisie et en Côte d’Ivoire, et vient de signer un partenariat stratégique de 7 ans avec Visa. Cet accord avec le géant mondial du paiement vise à accélérer l’inclusion financière des commerçants marocains en introduisant les paiements digitaux dans le secteur informel. Il illustre parfaitement l’attractivité des startups locales pour les grands acteurs internationaux, tout en ouvrant à Chari des perspectives de croissance et d’innovation (services financiers, programmes de fidélité, etc.).
Le secteur des fintech voit aussi l’essor d’initiatives comme ORA, un ambitieux « super-app » marocain lancé en 2023. ORA agrège e-commerce, messagerie, services à la demande et bientôt un portefeuille mobile dans une seule application. Portée par une équipe locale de 25 ingénieurs, la startup a déjà enregistré 300 000 téléchargements et levé des fonds exclusivement auprès d’investisseurs marocains convaincus de son potentiel. Son partenariat avec M2T (filiale de Banque Populaire) pour lancer le paiement mobile illustre la convergence entre startups et institutions financières traditionnelles au Maroc. Ces exemples dans la fintech s’accompagnent de succès dans d’autres domaines : Freterium optimise la logistique avec sa plateforme SaaS de gestion de transport, VOVE ID sécurise la vérification d’identité électronique pour les banques, Olivya digitalise la filière oléicole, ou encore Mouja qui mise sur une technologie inédite de production d’énergie à partir des vagues. Toutes combinent technologie, durabilité et adaptation aux besoins locaux, tout en visant des marchés au-delà des frontières. Ce foisonnement d’innovations, allant de l’agritech (agriculture intelligente avec des solutions d’IA prédictives) jusqu’à la deep tech (énergies renouvelables, drones, cybersécurité), illustre l’étendue des opportunités dans l’écosystème marocain.
Des startups innovantes, du fintech à l’agritech


L’élan entrepreneurial marocain s’accompagne d’une structuration progressive de l’écosystème favorable aux investisseurs. Des incubateurs et accélérateurs de nouvelle génération voient le jour, souvent adossés à de grandes écoles ou universités (à l’image de l’UM6P qui investit massivement dans la R&D en intelligence artificielle et big data). Les fonds d’investissement locaux montent en puissance (ex. Outlierz Ventures, CDG Invest, etc.), tandis que des programmes internationaux s’intéressent au Maroc. Lors du Gitex Africa 2025, la Banque mondiale et la SFI (IFC) ont présenté des initiatives dédiées au financement de la transformation numérique et à l’entrepreneuriat féminin dans la tech. Par ailleurs, la mobilisation de la diaspora marocaine dans la tech apporte un soutien en capital et en expertise non négligeable – un aspect encouragé officiellement via des plateformes d’échange dédiées.
Tout est réuni pour faire du Maroc une destination de choix pour les investisseurs tech : un marché local en transformation (bascule vers le numérique dans la finance, le commerce, l’agriculture…), des talents formés et créatifs, un soutien étatique fort et une ouverture sur l’Afrique subsaharienne et l’Europe. Les projets récents comme Casablanca Tech Valley confirment cette vision à long terme d’un Maroc digital, compétitif et innovant. Pour un investisseur en quête d’opportunités concrètes, le Royaume offre désormais des success stories tangibles (financements en forte hausse, partenariats avec des leaders mondiaux) et un pipeline prometteur de startups à fort potentiel. L’ambition technologique du Maroc n’en est qu’à ses débuts et s’annonce comme une aventure passionnante, portée par une nouvelle génération d’entrepreneurs déterminés à faire rayonner le pays sur la scène tech internationale.
Des opportunités d’investissement concrètes


Casablanca Tech Valley
