Maroc : les chiffres d’une ambition économique mondiale selon Forbes Afrique

Analyse Forbes Afrique : croissance du Maroc, IDE en hausse, transition énergétique et numérique. Un pays en pleine mutation porté par une ambition mondiale.

ÉCONOMIE

Rédaction Atlas Original

12/8/20255 min read

Soutenu par une stabilité macroéconomique rare sur le continent, le Maroc accélère sa transformation industrielle, énergétique et numérique. À travers les données clés analysées par Forbes Afrique, se dessine le portrait d’un pays en mouvement, résilient et tourné vers une influence régionale et internationale croissante.

Acteur pivot entre l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient, le Maroc occupe aujourd’hui une place singulière sur la carte économique mondiale. Comme le rappelle une récente analyse publiée par Forbes Afrique, le Royaume avance avec une ambition assumée, portée par une vision de long terme et des choix structurants en matière d’investissement, d’infrastructures et de réformes.

Le Maroc, une dynamique qui attire les regards : lecture d’un pays en mouvement

Derrière le récit, les chiffres donnent la mesure de cette trajectoire. Le FMI anticipe une accélération du PIB réel : 3,2 % en 2024, puis 3,9 % en 2025, malgré un contexte agricole affecté par la variabilité climatique. Dans le même temps, les investissements directs étrangers ont progressé de 55 % en 2024 pour atteindre 1,64 milliard de dollars, d’après la CNUCED. La politique budgétaire reste sous contrôle : le déficit public devrait se stabiliser autour de 3,5 % du PIB, avec un ratio d’endettement proche de 64 %. Autant d’indicateurs qui alimentent l’image d’un pays résilient, crédible et lisible aux yeux des marchés.

Casablanca Finance City CFC credits Alessio_Mei_

Cette stabilité macroéconomique s’appuie sur une stratégie de diversification déjà bien engagée. Historiquement adossé à la richesse phosphatière – le Maroc détient environ 70 % des réserves mondiales de phosphate –, le pays s’est affirmé comme une plateforme industrielle régionale. L’ industrie automobile produit désormais plus de 700 000 véhicules par an, pour environ 14 milliards de dollars d’exportations et 220 000 emplois directs. Dans l’ aéronautique, la montée en gamme se poursuit : un acteur comme Safran a investi 200 millions d’euros supplémentaires dans une nouvelle chaîne d’assemblage près de Casablanca, signe d’un ancrage dans la durée.

Le secteur des services n’est pas en reste. Le tourisme a renoué avec des niveaux records, avec 17 millions de visiteurs en 2024, confirmant le Maroc comme première destination francophone du continent. La place financière Casablanca Finance City (CFC) continue, elle, de se positionner comme un hub pour les entreprises internationales qui souhaitent piloter leurs activités africaines depuis le Royaume.

Pour autant, l’analyse publiée par Forbes Afrique ne se limite pas à un inventaire de réussites. Elle met en lumière un projet de transformation plus profond, centré sur la transition énergétique et la transformation numérique. Le décret encadrant l’ auto-production d’électricité, présenté en octobre 2025, marque une étape clé vers une plus grande souveraineté énergétique. Le pays se projette aussi sur les filières d’avenir : mobilité électrique, hydrogène vert, et solutions bas-carbone – autant de domaines identifiés comme de véritables opportunités économiques par les autorités en charge de l’industrie et de l’énergie.

Sur le front du numérique, le Maroc affiche l’ambition de faire du plan “Maroc Digital 2030” un levier de compétitivité, d’inclusion et de souveraineté technologique. Le lancement du Digital for Sustainable Development Hub (D4SD), un hub arabo-africain doté de 38 millions de dollars et soutenu par le Programme des Nations unies pour le développement, illustre cette volonté de se positionner à l’avant-garde des usages numériques au service du développement durable.

Au fil des paragraphes, l’article de Forbes Afrique donne la parole à plusieurs observateurs et acteurs économiques. Parmi eux, Zakaria Fahim, associé gérant de BDO Maroc, souligne que le Maroc ne peut pas se contenter de capitaliser sur ses acquis : pour rester en tête de l’attractivité, il lui faut continuer à renforcer sa compétitivité locale et à soutenir l’initiative privée. Il insiste également sur l’importance des réformes sociales et de l’investissement dans le capital humain pour consolider, sur le long terme, cette trajectoire de croissance.

Cette ambition trouve aussi un écho dans le calendrier des grands événements à venir. En préparation de la Coupe d’Afrique des nations 2025 et de la Coupe du Monde 2030, co-organisée avec l’Espagne et le Portugal, le Maroc a prévu un programme d’investissements de l’ordre de 9 milliards d’euros pour moderniser stades, infrastructures et équipements. Les retombées attendues sont à la hauteur de ces engagements : entre 8 et 10 milliards de dollars d’impact économique, plus de 330 000 emplois créés et un effet d’entraînement estimé entre 2 et 3 % de croissance supplémentaire du PIB par an sur la période.

L’article rappelle toutefois que ce bilan positif ne doit pas faire oublier les défis structurels. La dépendance à l’agriculture, la persistance d’ inégalités régionales ou encore un chômage des jeunes autour de 35,8 % constituent autant de points de tension à traiter. La Loi de Finances 2026 s’inscrit d’ailleurs dans une orientation plus sociale, avec des hausses annoncées pour les budgets de l’éducation et de la santé, afin de re-configurer le capital humain et de rendre le modèle de développement plus inclusif.

À travers cette lecture croisée de données chiffrées, de réformes et de choix stratégiques, l’analyse de Forbes Afrique dessine le portrait d’un Maroc en mouvement, solidement arrimé à ses fondamentaux, mais pleinement engagé dans une phase de mutation. Un pays qui cherche à conjuguer stabilité et innovation, ancrage régional et projection mondiale, en construisant pas à pas une souveraineté économique qui se joue autant dans les territoires que dans les grands indicateurs macroéconomiques.

Pour les observateurs comme pour les investisseurs, cette trajectoire fait du Royaume un laboratoire à ciel ouvert : celui d’un modèle africain qui tente de concilier attractivité, transition et impact durable, sans perdre de vue l’exigence d’équilibre social et territorial.

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